Poème alcoolisé
Je vous ai déjà parlé du recueil Les Ivresses, qui rassemble les écrits poétiques que Bann composait sous l'influence de l'alcool. En voici un dont j'ai compris récemment -ou du moins, je le crois- le sens profond:
"Mourons, mourons ensemble, nous serons bienheureux
Et nous verrons mourir avec nous le néant
Qui a cru nous nourrir, et comme l'un d'entre eux
Celui qui sait le vrai, lui qui est différent
Lui qui sait découvrir avec des yeux sans vie
La vraie mort de l'esprit, qui passé quarante ans
Se fait porte parole des nouveaux enfants
Vous voulez vivre encore, je vous en remercie
Mais les places sont prises, vous n'êtes pas ici"
Encore une fois, c'est vrai, je recopie la partie la plus pessimiste de l'oeuvre de Yaruch, mais gardez à l'esprit que ça n'est qu'une parenthèse dans le fourmillement esthétiste et éternellement amoureux du monde qui constitue la vie artistique de notre ami arcachonnais.
Afin de ne pas vous tromper sur la nature du bonhomme, je vous rappelle ces deux strophes du "Voyage Panthalassaïen":
Excitation chérie ! Cieux héroïnomanes !
Synesthétique joie qui découpe les ans !
Le rythme des comètes heurtées par Superman,
L’œil des tritons stellaires et luminescents !
(...)
Ni du cynisme faux, ni des rochers en ruines,
Ni des montagnes basses rêvant l’ancien soleil,
Ni des phoques noyés, ni des rats, ni des fouines,
N’ai vu l’ombre planer sur mon chemin vermeil.