Le haïkours - 2
Dans l'article précédent j'ai parlé du haïkours, poème à forme fixe dont chaque vers obéit à une contrainte métrique, sémantique et/ou stylistique différente. Voici un autre poème extrait du recueil Quarante-huit haïkours à lire l'air de rien:
De l’hôtel fini
J’ai vu le groom mort qui coule
Sur les coins de tout écran
Suis à cran
Avec la violence des veaux
Et les séismes de Kyushu
Pleins de renards
A la Patti Smith.
Horloge-eau !
Bouh !
Ne coule plus vilaine atroce !
Ecarte la mission
Sois chrome contre l’heure
Je veux porter ma montre sans faire attention.
Là-bas dans l’hôt-aile on m’attend
Et même on me craint
Trois fois à la fois
On maudit la menthe et puis la mort
La mort cute
Celle où le temps nous ignore.
Ton hypocrisie
A sept fois mangé mon quatre heures
En jouant l’air de rien de preux chevaux-bémols
Mais en fait tout est compliqué mon amour
Ou bien devrais-je dire ma connasse
Si l’on me permet de pinailler.
Comme un tapir au petit jour
Fourmille d’idées marquantes
Je finis tombé
Sous le fer du rien
Ça m’alourdit de chapelets intenses, je glisse dans la marée de toutes choses, je suis envahi de souvenirs de toi
J’ai toujours regretté le fond de ta pensée
Où l’air se mure et tourne en rond
Je suis Nobel excommuniant les maths
Un piteux dinosaure
Un printemps sans aurores.
A l’apéro
Les jours se suivent, grands stalkers
Les nuits s’en vont, oiseaux moqueurs
Elles s’en vont, grands lacs de tweed.
Doucement la pyramide
Grippe les momies
Et où vas-tu toi mes mains ?
Mon couteau Bowie
Mon chagrin
Ta maison m’a dit
De toujours voir tes yeux
Dans la fausse monnaie