Il est parti
Ma vie mon printemps
Si je pars un soir
Sans jamais revenir
Pleurez-moi par pitié
Ça sera mon seul bagage
Devant l’Eternel
C’est un poème que Yaruch écrivit durant une triste période de sa vie, et qui connaît aujourd’hui une triste actualisation. Vous remarquerez qu’en ce qui concerne la forme du poème, il s’agit d’un sixiku, forme poétique dérivée du haiku, inventée par Yaruch Bann lui-même, et faisant certainement écho au « haïku oulipien généralisé » de Jacques Roubaud.
Difficile de ne pas
admirer la virtuosité du poète quand on connaît les contraintes formelles du
sixiku :
- cinq
syllabes/cinq syllabes/six syllabes/ six syllabes/ sept syllabes/cinq syllabes
- Obligation de
mentionner une des quatre saisons, directement ou par métonymie, dans l’un des
deux premiers vers.
- Le deuxième et le troisième vers doivent comporter une rime typographique (ici,
« soir » et « revenir »).
-Le quatrième vers
doit contenir une injonction.
-Enfin, le dernier
vers doit faire référence à un concept abstrait.
Autre détail :
mises bout à bout, les premières lettres de chaque vers forment le nom « Msspcd »,
surnom que Yaruch Bann donnait à son premier amour. Plus tard, c’est par ce
même nom qu’il baptisa son chien.