Les amants d'Arcachon

Qui n’a jamais fredonné un air de l’album phare de Yaruch ? Si des titres comme « Le Pont des amants de l’amant », « Rentre dans ta cellule », « Pim Pam Poum » ou « Blé, lait et soja » ne vous disent rien, il est grand temps de sortir de votre caverne et de découvrir le monde extérieur !

On y trouve pêle-mêle critiques de la bourgeoisie, réflexions sur la folie et éloges du plurilinguisme. Un album éclectique, en somme, sur le plan textuel mais aussi sur le plan musical : rock, musette, jazz, soul ; ce qui donne finalement un savant mélange de musique noire et de musique plus traditionnelle -c'est-à-dire en gros de ce qu'on appelle la chanson française,  terme que Bann a toujours refusé par  rejet des conventions, préférant lui donner le nom de "retournement perpétuel  de  l'atemporalité de l'art", plus communément écrit "RPAA".

On déplorera malheureusement une chanson sans grand intérêt : la très expérimentale « Tsunami en méditerranée », très difficile à supporter ; une ligne de basse molle rythmée par des coups de cuillère stridents et une mélodie à la clarinette à peine dans le tempo…Dommage, quoi qu’il en soit Les Amants d’Arcachon c’est vingt-trois autres merveilles sonores à écouter et à réécouter, et en plus l’album est en prix vert à la FNAC, alors pourquoi se priver?

Avant de vous laisser je vous offre gracieusement deux textes de chansons extraits de cet album, « Pim Pam Poum » et «Engrenage» :

 
Pim Pam Poum :

Le bonheur a un prix, pim pam poum

Et je n'ai pas d'argent, pim pam poum

Mon portefeuille est resté chez moi

Menacé par un sanglier géant

Le bonheur a un prix, pim pam poum

Mais j'attendrai les soldes, pim pam poum

Le magasin est resté là-bas

Menacé par un sanglier gérant

Le bonheur a un prix, pim pam poum

Chez les chinois c'est moins cher, pim pam poum

Le cours du soja est au plus bas

Je ne sais plus ce que je disais avant

Le bonheur a un prix, pim pam poum

Et on n'rend pas la monnaie, pim pam poum

Et mon bateau dérive à Lima

J'aurais du acheter un moulin à vent

Le bonheur a un prix, pim pam poum

Ma camisole me gratte, pim pam poum

J'ai sacrifié trois cent p'tits chats!

Menacé par un sanglier géant

 Un texte conceptuel qui a la particularité de traiter trois sujets indépendants dans la même chanson : le bonheur, la folie et les petites chansons à visée plus commerciale qu’artistique. Bann utilise pour cela la technique de l’alternance, puisqu’il dit d’abord que « le bonheur a un prix », puis il enchaîne sur un gimmick commercial (« pim pam poum ») et opère discrètement une gradation du thème de la folie, jusqu’à l’effrayante apogée du dernier quatrain.

Ce type de texte est caractéristique de l’écriture de Yaruch Bann, et ce concept de la chanson-synthèse est encore aujourd’hui peu représenté.

Eh oui, vous l’avez compris, Yaruch est unique !

Engrenage

L’engrenage est lancé

Les arbres remuent

Un oiseau par la fenêtre

Tu souris

Le papier est sec

Les avions chutent

Un chevreuil au paradis

Tu souris

L’homme est démuni

Les glaçons refroidissent

Un évêque à la piscine

Tu souris

L’engrenage est lancé

Les avions chutent

Un évêque à la piscine

Tu pleures

 
Là, je vous avoue que je n’ai pas compris grand-chose au texte, si ce n’est peut-être que ça parle d’un changement, mais ça reste quand même vague. Je crois avoir lu quelque part que c’était la chanson préférée d’un acteur connu –je ne sais plus lequel-, ce qui ne nous amène pas très loin, enfin bref, chanson sûrement très intéressante, si vous avez des informations sur son histoire, son sens, ou même si vous avez des suggestions, n’hésitez pas à laisser des commentaires !